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Konakry

6 octobre 2005

photos 26 aout 2005

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14 mars 2005

Rapport Misionnaire N°2

« Quand je distribuerai tous mes biens en aumône, quand je jetterai mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien » St Paul, 1Co, 13-3 SAINTE ET HEUREUSE ANNEE 2005 Chère famille, chers amis, chers parrains, Voici arrivé le temps de notre rendez-vous trimestriel, et c’est avec joie que nous vous retrouvons pour vous partager un peu de notre vie quotidienne, avec ses nombreuses joies et ses quelques difficultés. Mais nous voulons commencer par vous souhaiter une sainte et heureuse année 2005. Quelle soit pour vous une année de paix et de joie et que chacune de vos attentes soit comblée. Quelques nouvelles de la Guinée Ici les conditions de vie ne sont pas toujours faciles pour les Conakirika (habitants de Conakry). Notre quartier n’est plus approvisionné en eau depuis mi-octobre. Nous avons donc dû nous adapter à cette situation et nous habituer à utiliser l’eau avec un sceau. Nous allons chercher l’eau au dispensaire en remplissant chaque jour plusieurs bidons, dont quelques uns pour nos voisins. Le dispensaire est situé à côté de l’usine Bonagui (c’est-à-dire de l’usine coca cola) pour cette raison il y a toujours de l’eau au quartier Bonagui de Matoto. Nos voisins vivent cette situation plus difficilement. Dès 5 heures du matin, ils sont obligés de marcher environ 800 mètres pour remplir leur bidon. Remplir un bidon de 20 litres leur coûte 100 FG. D’autres vivent de cette situation. Le propriétaire de notre concession vend ainsi son eau aux habitants de notre quartier. L’autre jour, devant chez lui, nous avons vu une R12 break, dans un état indescriptible, remplie de 40 bidons de 20 litres. Ainsi chargée, le fond de la voiture raclait le sol de la route. Compte tenu de l’état de la route et de la pente à monter, on se demande encore comment la voiture a pu rouler. Mais une fois dans notre quartier ce chauffeur revend l’eau 300 FG. Comme nous nous sommes étonnés devant le propriétaire, Monsieur Barry, de l’état de la voiture et du fait qu’avec une pareille utilisation, le chauffeur allait achever sa voiture, celui-ci nous a dit « de toute façon tout ce qui était gâtable sur cette voiture est déjà gâté, alors il ne peut rien lui arriver de plus… ». S’agissant de l’électricité, dont la fourniture n’est pas si aléatoire qu’on pourrait le croire, nous en avons actuellement tous les soirs, jusqu’au lendemain matin, mais un soir sur deux à 18 heures, et l’autre soir à minuit. Malgré tout, les guinéens ne se plaignent jamais et manifestent rarement leur mécontentement. De toute façon le niveau de vie est très inégal, et si la vie est souvent difficile pour la majorité d’entre eux, les marchés sont toujours bien approvisionnés. A Madina, le plus grand marché de Conakry, il est possible de trouver tout ce que l’on veut, même le plus improbable. Nos journées commencent vers 6h00, nous prenons notre petit déjeuner aussitôt. A 6h40 nous récitons les laudes avec les célibataires. A 7h, Antoine part pour son travail, et Mayeulle à 7h30 avec les autres coopérants. L’équipe du dispensaire revient après 15h. Selon les journées et les embouteillages, Antoine revient entre 17h et 19h30. Le soleil se lève à 7h et se couche à 19h, invariablement depuis notre arrivée. La saison des pluies est terminée depuis mi-novembre. Il fait 30-35° en moyenne et le temps est chaud et plus sec que pendant la saison des pluies. Un petit vent marin nous aide à supporter la chaleur mais dépose de la poussière rouge partout. Voilà pour quelques petits aspects de notre cadre de vie. Le temps de l’avent et Noël Cette année le temps de l’avent a pris pour nous une dimension particulière. La Guinée étant un pays majoritairement musulman, la vie du pays est rythmée par les fêtes musulmanes et par l’appel à la prière du muezzin. Ici pas de décoration ou de sapin pour nous préparer à Noël. Enfin, la saison ressemble à un mois de juillet très chaud en France. Alors nous avons redécouvert la simplicité et la beauté de la liturgie chrétienne de l’avent, qui seule nous a préparé petit à petit à accueillir notre Sauveur, loin de toute démonstration commerciale. Par nos conditions de vie, nous avons eu l’impression d’être plus proche du mystère de Noël, de la simplicité de la crèche et de la joie de recevoir notre Sauveur. Toute l’équipe des coopérants au complet Vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année ! Quelques mots au sujet de Violaine Au moment où nous écrivons ces lignes, Violaine a 11 mois, deux petites dents et un peu trop d’énergie. Elle agrippe tout ce qui est à sa portée et se met debout dès qu’elle peut. Elle se déplace à quatre pattes en poussant des petits cris. Pour dire au revoir, elle agite la main, elle nous fait tous craquer. Nous avons juste un petit souci avec elle, car elle ne sait pas faire de grasse matinée et se réveille invariablement à 6H30 … Admirez les petites sandales africaines… petit cadeau de Noël de la part de « tonton Tanguy » ! Oncle René des Déserts A notre arrivée en Guinée, nous avons retrouvé avec joie Oncle René des Déserts (petit frère du grand père de Mayeulle). Il est père spiritain en Guinée depuis 1952. Il est venu plusieurs fois nous voir lorsqu’il était de passage à Conakry. Nous avons été vraiment surpris de voir combien ce pays lui était familier. Nous avons découvert qu’il est une figure de l’Eglise de Guinée. Il a une très grande connaissance du pays, de la langue Kissi (les premiers chrétiens de Guinée) et du clergé guinéen. Monseigneur Vincent KOULIBALY, actuel archevêque de Conakry, était son élève au petit séminaire ! Fréquemment des Guinéens nous demande laquelle d’entre nous est la nièce du père René. Lors du baptême de Marcelline LOUA (fille d’une matrone du dispensaire), une vieille dame est ainsi venue nous dire qu’elle connaissait le père des Déserts depuis 1952, qu’il avait traversé la Guinée pour enterrer son mari et qu’il était son « papa ». Pendant la conversation, elle a embrassé Mayeulle à plusieurs reprises comme sa propre fille ! A la suite d’un incident de santé, il est rentré en France fin novembre. Nous étions tristes de son départ mais heureux de l’avoir vu en Guinée où il a passé tant d’années. Nous le confions bien à vos prières. En sortie à Friguiagbé Fin novembre, lors du passage de Sandra SNOEREN, responsable Fidesco du suivi de notre mission, nous avons été tous ensemble à Friguiagbé. C’est un endroit magnifique où se trouve un monastère de bénédictines (7 sœurs dont deux camerounaises) et un monastère en cours d’installation de bénédictins sénégalais de Keur Moussa. Ce week end à Friaguiagbé a été pour nous un vrai temps de repos et de ressourcement auprès du Seigneur. Il nous a permis aussi de réaliser que ces trois premiers mois en Guinée avaient été difficiles pour nous. En effet nous avons été confrontés pour Mayeulle à la responsabilité immédiate de la maternité, après une période très courte de passation, pour Antoine, à l’attente et à l’incertitude sur le poste à l’Archevêché, à la garde de Violaine et la mise en place de la vie d’équipe. Sans nous en rendre compte immédiatement, sans le comprendre vraiment, du fait du changement radical de repères et d’habitudes, nous avons vite été confrontés à nos pauvres limites… Il nous a ainsi fallu retrouver, dans ce pays où tout est si différent de ce que nous avions connu auparavant, un équilibre de vie conjugale et familiale. Nous avons redécouvert que pour être disponible aux autres, il nous fallait d’abord être disponible l’un à l’autre, et donc avoir des moments privilégiés ensemble. Aujourd’hui nous avons l’impression que nos temps de prière ensemble, ces premières difficultés vécues à deux ont contribué à fortifier et à faire grandir notre amour conjugal. La mission à la maternité Depuis quatre mois que je suis à la maternité, je commence à me sentir plus à l’aise et à prendre mes repères et à connaître un peu mieux l’équipe. Je vais vous présenter le fonctionnement de la maternité avant de vous détailler un peu plus ma mission. Fonctionnement de la maternité : Les bâtiments de la maternité sont séparés du reste du dispensaire, il se compose de trois chambres d’hospitalisation et une chambre de garde en façade, et une petite aile en retour comprenant une salle d’accueil avec le bureau des sage femmes, une salle de travail avec un coin pour l’accueil du nouveau né et une salle d’accouchement. En réalité les femmes marchent pendant tout le travail et ne s’allongent que pour la naissance. Nous n’avons donc pas vraiment de problème de place. Les patientes payent un prix forfaitaire de 15 000 FNG pour un accouchement simple et de 20 000 FNG pour un accouchement assisté (avec perfusion ou épisiotomie). Ce prix comprend l’accouchement, l’hospitalisation de 24 heures et le traitement de sortie. Comme Saint Gabriel est un centre de soins primaires, il n’y a pas de bloc opératoire. Nous ne faisons donc pas de césarienne, ni de forceps ou de déclenchement. Donc selon certains critères nous référons les patientes au CHU de Donka, au mieux pendant la grossesse, sinon pendant le travail ou à l’accueil à la maternité. Cet hôpital se situe à 14 km de Saint Gabriel et la route pour y accéder est souvent bien embouteillée. On peut mettre une heure pour y arriver, toujours en taxi. Il faut parfois attendre la famille, réunir la somme nécessaire pour la prise en charge à Donka. Sans compter que la femme n’ira pas forcément jusqu’à l’hôpital par peur ou par manque de moyen. Evidemment dans ces conditions l’urgence est toujours relative. Bref, il m’a fallu accepter de laisser mes repères de travail français (césarienne en un quart d’heure) pour rentrer sans jugement dans les conditions de vie et de santé du pays. J’ai redécouvert ici une évidence : pour que la mortalité infantile et maternelle diminue, il faut que les femmes accouchent dans un centre médical adapté. Le mois dernier, Mariame, une de nos petites voisines Peulh de 15 ans, a perdu ainsi son enfant à la naissance. Elle faisait 1m50 et son enfant se présentait en siège. Elle est allée accoucher chez une sage femme ( ?!) du quartier. J’ai réalisé après coup qu’elle n’avait été suivie nul part pour sa grossesse. La seule chose que j’ai pu faire a été de l’accompagner à la maternité de Saint Gabriel pour suturer une déchirure périnéale et lui donner un traitement. Cette situation est ici fréquente. Je suis frappée de voir que la mort est si présente dans la vie de chaque famille. Mon rôle de sage femme : Je suis sage femme responsable de la qualité des soins, c’est-à-dire que je suis chargée de la gestion et de la formation de l’équipe de la maternité. Jusqu’ici c’était pour moi un temps de découverte du fonctionnement de la maternité et des consultations, des pratiques et des repères guinéens. Maintenant, je vais m’atteler à la formation pratique et travailler avec chaque sage femme et matrone pour améliorer les gestes techniques et la surveillance des femmes. Je suis donc avec elles en salle d’accouchement. C’est une grande joie pour moi de voir tous ces bébés venir au monde, de retrouver l’ambiance de la salle d’accouchement et de discuter avec la sage femme de garde des conduites à tenir. Ce qui me vaut aussi quelques bonnes poussées d’adrénaline. Ainsi un matin, je trouve Jeanne la sage femme, examinant une femme. Elle me tend un doigtier en me disant qu’il faut référer. Je découvre une procidence du cordon, c’est-à-dire que le cordon ombilical est entre la tête du bébé et le bassin de la mère. Dans cette situation, il faut faire naître l’enfant immédiatement, sinon il meurt par compression du cordon. Impossible de faire accoucher la patiente, l’enfant paraissait très gros et le bassin très petit. Nous avons donc fait partir la femme le plus rapidement possible pour l’hôpital de Donka. Quelques jours plus tard nous avons appris qu’elle avait eu une césarienne et que l’enfant était vivant. Quel soulagement de savoir que tout c’était bien passé malgré le long trajet jusqu’à Donka ! Enfin je m’occupe de la gestion des stocks de matériel et de médicaments pour la maternité. A la fin de chaque mois, je réalise les statistiques et comme l’année 2004 se termine, je vais me lancer dans la rédaction du rapport d’activité. La mission à l’archevêché Ma mission à l’archevêché a finalement débuté à la mi-novembre. En attendant, après avoir un peu aidé au dispensaire, j’ai pu donné des cours de français au collège tenu par les sœurs de Saint Joseph de Cluny. A présent, mon travail m’occupe à plein temps. J’ai été nommé responsable diocésain de la santé. Je travaille donc à l’OCPH (Organisation Catholique pour la Promotion Humaine). L’OCPH est une structure mise en place par la conférence épiscopale de guinée, dont l’objet est de permettre la mise en œuvre de la pastorale sociale de l’Eglise. L’OCPH est aussi un structure en pleine réorganisation, je travaille ainsi avec un nouveau directeur, Robert TEDOUNO. C’est un grand avantage pour moi, car du coup je n’ai pas à m’occuper de la gestion des salaires et du personnel. Ce domaine est ici très sensible. Le domaine de la santé est un chantier immense. Mais avant de l’envisager, je dois solder les activités passées. Le précédent programme de santé concernait la lutte contre le VIH/SIDA, très à la mode en ce moment. Le VIH/SIDA est un véritable fléau en Afrique. C’est un fléau car sa diffusion est très importante compte tenu des comportements et de son ignorance. Et c’est également un fléau car les programmes d’aide représentent des sommes considérables par rapport à l’économie du pays. L’OCPH n’ayant pas de ressources financières propres, les différents secteurs (santé, éducation, assistance) font appel à des bailleurs de fonds pour appuyer leurs projets. Le SIDA représentant une source de financement importante, le secteur santé de l’OCPH s’est réduit en très peu de temps à la lutte contre le SIDA, mais pour des montants considérables. Les autres secteurs de la santé ont malheureusement été délaissés. Je rencontre ainsi les bailleurs de fonds, essentiellement des américains (USAID notamment) pour permettre le financement de nos activités. C’est pour moi une vraie surprise, car jamais je n’aurais imaginer avoir à m’occuper un jour des programmes de lutte contre le SIDA, qui plus est à travers des contrats établis en langue anglaise… Si les voix du Seigneur sont impénétrables, elles sont aussi très inattendues ! Un autre aspect de ma mission est le contact avec les organismes d’Etat. L’Eglise a ici une position très importante. Elle représente beaucoup pour les Guinéens, musulmans y compris. L’Eglise a toujours eu un langage de vérité sur les affaires publiques, sans concession ou compromission. La personnalité de Mgr Robert Sarah en est une illustration vivante. Pour cette raison, l’OCPH est toujours conviée au réunion de travail du ministère de la santé. En ce moment particulièrement j’ai pu participé à une réunion de travail du Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS). J’en suis ressorti avec des impressions assez partagées, mais surtout très surpris par le montant considérable des aides accordés par l’ONUSIDA, l’OMS et la Banque Mondiale. L’action de l’Eglise est très appréciée tant dans le domaine de la santé que dans celui de la lutte contre le SIDA. Le VIH/SIDA n’a pas ici la dimension idéologique qu’il a en France et la liberté de parole paraît plus grande. Les guinéens sont également très sensibles à la compassion manifestée par l’Eglise envers les plus pauvres et les plus démunis. J’ai ainsi entendu des musulmans infectés par le VIH nous dire qu’ici personne ne les aidait et que le plus souvent ils étaient rejetés lorsque leur maladie était connue. Dans ces moments ils savaient bien qu’ils ne pouvaient compter que sur l’Eglise. Ce travail est très prenant compte tenu de la situation que je découvre un peu plus chaque jour. Mais je suis vraiment heureux de le faire pour l’Eglise, et en particulier pour la jeune Eglise de Guinée. Le 8 décembre a eu lieu dans le jardin de l’archevêché une messe solennelle pour l’Immaculée conception, suivie d’une procession à la bougie. A l’issue de la procession Mgr Vincent Koulibaly a lu une longue prière devant une petite réplique de la grotte de Lourde construite dans le jardin de l’archevêché. Il a ainsi longuement prié pour la Guinée et l’Eglise de Guinée. J’ai été vraiment heureux de voir et de prier avec cette petite Eglise, entourée par les chants des muezzins, à la fois si particulière et si universelle. Des nouvelles de la prison Avant de vous donner quelques nouvelles de la prison, je voudrai vous présenter Karim Younés. Karim est un libanais en prison depuis plusieurs années. Son père était un homme d’affaires milliardaire, possédant plusieurs hôtels en Guinée. La jeunesse dorée de Karim s’est brusquement terminée par un emprisonnement après une spoliation de tous les biens de la famille Younès par l’Etat guinéen. En réalité, on ne connaît pas avec certitude les circonstances qui ont conduit à cette spoliation. Toujours est-il que Karim s’est retrouvé en prison, dans les cales surpeuplées, rapidement couvert de gales et de mycoses. Comme les autres prisonniers, il a été soigné par les coopérants fidesco alors sur place. Le contact avec les coopérants et la personnalité de Mgr Robert Sarah, précédent archevêque de Conakry ont conduit à la conversion de Karim, de l’islam au catholicisme. A présent, il est le moteur de beaucoup d’activité en prison, alphabétisation, artisanat, musique. Ces activités permettent aux prisonniers d’avoir quelques revenus pour vivre. La prison n’ayant pas de budget de fonctionnement, les prisonniers n’ont quasiment rien à manger (une assiette de riz par jour). Si la famille n’intervient pas, ils ne mangent pas, ne voient personne et restent enfermés toute la journée. Le plus surprenant est l’évangélisation menée par Karim. Il réunit tous les prisonniers chrétiens dans la chapelle de la prison plusieurs fois par semaine pour les faire chanter et prier. Beaucoup de prisonnier ne sont pas vraiment chrétiens et viennent car c’est l’occasion pour eux de pouvoir sortir de leur cale. Malgré tout, à écouter les témoignages de ces prisonniers, leur chemin de conversion est quand même passé par là. Depuis quelques temps, je vais tous les mercredi matin aider Karim à animer le rosaire qu’il fait avec les prisonniers. En réalité, il ne s’agit pas d’un rosaire, mais d’une prière avec quelques chants, lecture d’un passage de la bible, quelques commentaires donnés par Karim et récitation d’une dizaine de chapelet. Les quelques commentaires de Karim sur le passage de la bible sont toujours très forts. Dit par un prisonnier pour les prisonniers, Karim leur tient un langage de vérité sur les fautes qu’ils ont commises et le chemin qu’ils doivent suivre pour se convertir. Je suis toujours très impressionné par ce qu’il dit, notamment sur le fait qu’on ne peut suivre le Christ et les marabouts en même temps. Il leur dit que lorsque Dieu nous parle, c’est toujours de façon clair et net. Il n’est pas nécessaire de recourir aux services (jamais gratuit) d’un marabout. Il leur dit que s’ils veulent se convertir, ils doivent se convertir vraiment, quitter leurs habitudes mauvaises, reconnaître en vérité leurs fautes et qu’à ce prix ils seront pardonnés et accueillis dans le royaume de Dieu. Ils ne doivent pas en sortant de la chapelle continuer à rançonner les prisonniers les plus faibles ou se venger sur les prisonniers qui leur ont volé leur riz parce qu’ils avaient faim. Toutes ces pratiques de la prison, Karim les connaît bien car il les a subies. Ma contribution du mercredi matin est plus modeste que celle de Karim. J’apprends petit à petit aux prisonniers à réciter et à méditer le chapelet. Nous commençons ainsi par trois dizaines. A l’occasion de Noël, nous méditons les mystères joyeux. Alors je leur dis que Dieu connaît leur souffrance, que rien ne lui est indifférent à lui qui est né dans une étable parce qu’aucun habitant de Bethléem ne voulait l’accueillir chez lui. L’apprentissage n’est pas toujours facile. La plupart sont de culture musulmane et égrènent le chapelet comme le font les musulmans. Pour terminer Voilà donc pour ces quelques moments de notre vie en Guinée, C’est une grande joie pour nous de savoir que vous nous soutenez dans cette mission. Nous découvrons au fur et à mesure du temps combien votre prière et votre soutien sont importants pour nous. Nous vous remercions de votre générosité et prenons chacun de vous dans nos prières.
12 février 2005

promenade en famille.

   

  promenade en famille.

12 février 2005

le dispensaire de Mayeulle

    

l'équipe                                                                                                                          et les locaux

   

                                                                    avec les moyens de là-bas...

12 février 2005

un petit aperçu de Conakry

     

 ses maisons                                                                                                                             ses embouteillages...

   

petit port tranquille                                   Mayeulle au marché

   

                                                                                                                                  le dentiste local!!

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12 février 2005

nos compagnons quotidiens

les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi...etc...baratin classique, passons aux photos:

    

  nos éboueurs...

voilà, voilà...il y a aussi des chiens mais bon...ha si, il y a aussi des araignées, mais patience, je les mettrai plus tard.

 

8 décembre 2004

RAPPORT MISSIONNAIRE N°1

Antoine et Mayeulle BUREAU

Violaine BUREAU

GUINEE CONAKRY

Dispensaire St Gabriel

Archevêché de Conakry

BP 2016 Guinée Conakry

 

 « Ce n’est pas vous qui m’avez choisis ;<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

Mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit »

Jean 15-16

 

Chère famille et chers amis,

 

Nous sommes arrivés en Guinée le 25 août et le temps avant notre départ a passé bien vite sans nous permettre de vous dire au revoir à tous. Nous avons découvert chacun de vos noms à Paray le Monial, lors de notre semaine de préparation. Nous vous remercions tous pour votre soutien qui nous touche beaucoup et nous permet d’être ici. Par ce rendez-vous trimestriel nous souhaitons vous partagez les joies et les difficultés de notre mission.

 

Avant de vous raconter notre mission, nous allons vous présenter rapidement la Guinée et l’endroit où nous vivons.

 

La Guinée

 

Pays d’Afrique de l’ouest, peuplée d’environ 7.500.000 habitants, la Guinée est un pays très jeune, avec beaucoup d’enfants en bas âge. Au point qu’on a vite l’impression que les enfants sont plus nombreux que les adultes. La Guinée est également une mosaïque ethnique, avec trois ethnies dominantes, Soussou, Malinké et Peulh ; ainsi que plusieurs autres ethnies dites forestières ou côtières (Kissi, Toma, Guerzé, ou encore Baga). Le président actuel de la république est Soussou, ce qui ne contribue pas forcément à rendre cette ethnie appréciée des autres. Sékou Touré était Malinké et aucune ethnie n’admettrait un Peulh comme chef d’Etat. Les Peulh détiennent jalousement le monopole du négoce du riz dont le prix ne cesse de croître depuis quelque temps. Voilà ce qui peut donner une certaine idée de l’extrême diversité de population rencontrée ici, même si Conakry, métropole de plus d’un million d’habitants atténue quelque peu les antagonismes.

 

Ce pays est majoritairement musulman, ce que l’on aperçoit très rapidement. La journée est rythmée par les appels du muezzin, dès 5 heures du matin. Comme nous n’avons pas d’autres fenêtres qu’un voile de moustiquaire, nous pouvons entendre plus ou moins distinctement ces appels selon qu’il y a de l’électricité ou non. En réalité, il est plus exact de dire que les ethnies majoritaires sont musulmanes, et par réaction, les autres (forestiers ou côtiers) se disent chrétiens. Cependant l’islam et le christianisme n’ont pas totalement supprimé les pratiques animistes. Ainsi, on voit beaucoup d’enfants portant des colliers ou des ceintures servant de gris-gris.

 

 

 

La Guinée est aussi un pays encore malade de la dictature révolutionnaire de Sékou Touré. La collectivisation des fermes a perturbé les habitudes séculaires de culture et d’alimentation. Le camp Boiro, goulag installé au cœur de Conakry, a laissé une empreinte douloureuse et résignée dans chaque famille guinéenne. Aujourd’hui ce camp est désaffecté, mais en passant en centre ville, on en voit encore les murs abandonnés, comme signe d’un passé que personne n’ose effacer.

 

Conakry

 

Conakry, capitale de la Guinée, est située en bord de mer. Elle présente des paysages magnifiques, malgré une architecture très pauvre. Il n’y a que très peu d’immeubles, et la plupart des constructions sont très sommaires. Conakry est traversée par quatre grandes artères goudronnées. Le reste des routes est très abîmé par le climat et le manque d’entretien. La circulation est très dense, et composée de deux grandes variétés de véhicules : les unes ressemblent à des épaves ayant subi des réparations à l’infini, la majorité étant de vieille Renault 12. Les autres sont des énormes et magnifiques voitures 4x4 asiatiques, appartenant soit à des dignitaires ou favorisés du régime en place, soit à des ONG, très nombreuses ici (sans doute l’efficacité des ONG se mesure à la grosseur de leur voiture…)

 

L’équipe de coopérants FIDESCO

 

Nous avons retrouvé sur place Frédéric (gestionnaire) et Clémence (infirmière) son épouse, présents ici depuis un an. Nous sommes venus avec Tanguy (infirmier). Lise (infirmière) nous a rejoint le 7 septembre. Nous attendons encore David (maintenance des bâtiments) et Frédéric (médecin).

 

Chaque matin, nous disons les laudes avec nos voisins les célibataires. Tous ensemble, nous avons une fois par semaine un temps de prière et d’adoration dans la petite chapelle de la maison des célibataires, suivi d’un temps de partage. Cette prière commune est le cœur de notre vie en équipe et nous permet de vivre ensemble notre mission.

 

Notre lieu d’habitation

 

Nous habitons une concession située à COCOBUNI KOLOMA, quartier populaire de Conakry. Il s’agit en fait de deux maisons dans un petit enclos muré. Les maisons n’ont pas d’étage et le confort y est très relatif. Toutefois, il est sans comparaison avec certains de nos voisins. Pourtant malgré leurs conditions de vie difficiles, les familles qui nous entourent nous accueillent chaleureusement et avec beaucoup de simplicité.

 

Nous aimons beaucoup nous promener avec Violaine portée sur le dos par Mayeulle, le long de la route qui borde notre quartier. De cette route nous pouvons voir la mer. Cette promenade nous permet d’aller rendre visite aux familles voisines. Nous allons ainsi voir Binta, couturière Peulh, bien connue des coopérants FIDESCO. Derrière son petit atelier en tôle, nous allons visiter Hortense et Mariame, deux jeunes mères de famille Baga, entourées joyeusement et bruyamment de leur nombreux enfants. Nous aimons rester prés d’eux, assis dans le petit atelier de Binta ou sur les sièges en plastique devant les petites maisons d’Hortense ou Mariame.

 

 

La mission au dispensaire Saint Gabriel

 

Le dispensaire Saint Gabriel de Matoto existe depuis 1987. Il a pour vocation d’apporter des soins aux plus pauvres pour des tarifs peu élevés. La maternité a ouvert ses portes en janvier 2002. Elle est composée d’un service de consultations prénatales et curatives, d’une salle d’accouchement, et de dix lits d’hospitalisation. Il y a environ 60 accouchements par mois et 50 consultations par jour. Le but est de permettre aux femmes de faire suivre leur grossesse et d’accoucher dans de bonnes conditions. Bien souvent, elles accouchent dans leur propre quartier, au risque de leur vie et de celle de leur enfant. Dès que la grossesse est compliquée d’une pathologie ou que l’accouchement est à risque, les femmes sont référées (transférées) au centre hospitalier de Conakry.

 

J’ai intégré l’équipe de sage-femmes le 1er septembre 2004 succédant à Edith, précédente sage-femme responsable. L’équipe comprend quatre sage-femmes (Eliane, Alphonsine, Jeanne et Marie-Claire) et quatre matrones (Jeanne, Cathy, Catherine et Jocelyne). Notre journée commence par une louange avec tout le personnel du dispensaire, puis chacun va occuper son poste. Pour le moment j’observe leur manière de faire. J’apprends à connaître chacune d’entre elles, et cela ne peut se faire qu’avec le temps ! Le travail est à la fois le même qu’en France et à la fois très différent. Ici la majorité des femmes sont excisées. Toutes les femmes accouchent sans perfusion et se lèvent quasiment immédiatement après l’accouchement. Le courage de ces femmes m’impressionne beaucoup.

 

Je suis souvent en consultation prénatale où j’essaie tant bien que mal de faire l’interrogatoire en Soussou. La plupart du temps, les femmes viennent en consultation parce qu’elles sont malades (entre autre le paludisme) Nous profitons de ces consultations pour faire des causeries c’est-à-dire des petites préparations à la grossesse, à l’accouchement et à l’allaitement. C’est aussi l’occasion de leur montrer l’intérêt d’un suivi régulier et préventif de leur grossesse.

 

En arrivant, j’ai été très frappée de voir qu’il fallait faire ici beaucoup d’éducation en matière d’allaitement. Il faut expliquer aux femmes qu’elles doivent allaiter pendant les six premiers mois, sans ajouter ou remplacer le lait maternel par de l’eau ou du lait en poudre. Les femmes ont du mal à croire que leur lait est suffisant pour nourrir leur enfant.  

 

Tous les mois je fais aussi les statistiques de l’activité de la maternité, de la consultation ainsi que la consommation des médicaments et du matériel. C’est une partie un peu plus ardue pour moi mais qui finalement est très intéressante.

 

La mission à l’archevêché de Conakry

 

L’archevêché est situé dans le centre ville à une quinzaine de kilomètres de notre lieu d’habitation. La situation y est très délicate en raison d’une période d’un ou deux ans sans archevêque à sa tête. Monseigneur Robert Sarah, précédent archevêque n’a pas été immédiatement remplacé. En son absence, beaucoup de choses sont restées à l’abandon. Certains en ont profité pour oublier l’intérêt de l’archidiocèse, préférant celui de leur famille. Monseigneur Vincent Koulibaly, nouvel archevêque a donc fort à faire, d’autant que le diocèse de Kankan, dont il était l’évêque, est toujours vacant. L’actuel procureur de l’archidiocèse est le Père Robert Michaux, prêtre français, fidei donum du diocèse de Poitiers et seule personne de confiance de Monseigneur Vincent Koulibaly. La comptabilité n’est tenue que depuis l’an dernier. Les années antérieures ne sont pas reconstituées. Compte tenu de cette situation, mon travail n’a pas commencé. Je devrais en principe m’occuper de gestion du réseau santé du diocèse. Mais auparavant l’archevêque doit procéder à une remise en ordre qui tarde à intervenir.

 

En attendant, j’aide Frédéric (gestionnaire) au dispensaire. Je mets en place l’informatisation de la gestion des stocks de médicaments. Parfois je l’accompagne dans ses démarches de commande et de livraison de médicaments. Les médicaments sont envoyés par container d’Anvers. Et bien souvent, le container est déjà arrivé depuis un mois avant d’avoir fini le tour des différents bureaux administratifs pour obtenir le visa d’importation, l’exonération de taxe et l’autorisation de sortie du port.

 

La sortie du port de commerce des cartons de médicaments est d’ailleurs un moment épique. Il faut recompter toutes les boites de médicaments, en ouvrant les cartons un par un pour être sur que rien n’a disparu. Compter les boites de médicaments, tout en vérifiant que personne dans son dos, ne prend une boite dans un carton déjà compté. Le port de commerce est devenu avec le temps un immense terrain vague, lieu d’important trafic. Les douaniers à l’entrée du port demandent toujours un peu d’argent pour faciliter les opérations. Parfois on est surpris de voir des voitures de particulier sortir du port avec, discrètement camouflés dans le coffre, quelques cartons bien rangés.

 

Ces moments sont aussi l’occasion de rencontres étonnantes. Après avoir chargé la voiture avec les cartons de médicament, je me suis fait interpellé doucement par un homme « docteur ! docteur ! » Je prends deux minutes pour aller le voir et après s’être assuré que nous étions bien du dispensaire Saint Gabriel, il me montre sa cheville où l’on pouvait voir les premiers signes d’une infection lépreuse. Il me dit : je ne sens rien mais je sais bien qu’il faut que je sois soigné. Je ne peux rien faire, je ne suis pas médecin mais je le regarde et j’essaie de lui sourire. Je lui dis de venir au dispensaire où je l’assure qu’il sera bien reçu. Au milieu de tous les trafics, la pauvreté et la misère humaine…

 

Le samedi à la prison de Conakry

 

Le samedi matin nous nous relayons pour aller à la prison donner des soins aux prisonniers. Comme beaucoup d’endroit ici, la prison ne ressemble pas à ce qu’on peut imaginer. Il s’agit d’un ensemble de bâtiments poussiéreux, encerclé par un haut mur. Au centre, trois bâtiments en étoile autour d’une petite cour rectangulaire, constituent la prison. Ces bâtiments sont traversés par un long couloir et de chaque côté sont situées les cales dans lesquelles vivent les prisonniers. Ils y vivent parfois à plus de 50 dans 25/30 mètres carrés. Ces pièces ne sont éclairées que par une ouverture fermée par des barreaux, d’environ un mètre carré, à plus de trois mètres du sol.

 

Nous y rejoignons Karim Younès, bien connu des coopérants fidesco. Avec lui nous allons donner des soins dans chacun des trois couloirs, l’un après l’autre. Nous commençons les soins vers 10 heures, pour les terminer vers 15 heures. Le bruit des portes ou des grilles qui claquent sans arrêt ne couvrent pas toujours les cris et les disputes entre prisonniers. En raison du manque d’hygiène, les prisonniers ont de nombreuses infections de la peau (gales, mycoses, etc.). Les coopérants infirmiers soignent les plaies les plus profondes tandis que ceux qui ne sont pas infirmiers comme moi, soignent les infections de peau. Les plaies les plus impressionnantes sont celles causées par les liens qui les ont attachés pendant plusieurs jours, les coudes maintenus serrés dans le dos. Ces plaies laissent des cicatrices très impressionnantes sur les bras. Elles seront le signe visible et indélébile de leur état de prisonnier, excluant toute possibilité de réinsertion.

 

J’aime prendre un peu de temps pour discuter avec eux. Les rencontres sont brèves, souvent couvertes par le bruit, mais elles sont parfois simples et vraies.    

 

Et Violaine notre petit bébé

 

Violaine s’est acclimatée assez vite à cette nouvelle vie, sans souffrir de la chaleur. Elle est la grande attraction du quartier et de la paroisse où il n’y a pas d’autres européens que notre équipe de coopérants fidesco. Les petits enfants à la sortie de la messe, très intrigués, viennent nous demander si c’est une poupée.

 

Elle tient assise et commence à se déplacer à quatre pattes sur le ventre. Elle rit aux éclats à la vue de Vermox, le chien de la maisonnée. Bref, elle toujours aussi mignonne, et fait notre grande joie et aussi celle des autres coopérants !

 

Voilà un petit aperçu de notre mission et nos premières impressions. Nous espérons que vous allez tous bien. Nous attendons avec impatience de vos nouvelles et vos intentions de prières. Nous vous remercions encore de votre générosité sans laquelle nous ne pourrions être ici. Nous vous prenons chacun dans notre prière et nous nous confions à la vôtre.

5 novembre 2004

Je commence ce site et je laisse les clefs a

Je commence ce site et je laisse les clefs a antoine par la suite pour faciliter le transfert d'images et de news entre Konakry et le vieux continent.

Belle vue de la mer...dommage (ou heureusement) qu'il nous manque l'odeur...

HAAAAAAAAA !! la merveille ! quel beau sourire !!

La voiture de fonction d'antoine

La voiture-ambulance de mayeulle,

les sapeurs pompiers ?

vue de la chambre de leur hotel a cote de la piscine...

 

5 novembre 2004

C'EST NOUS LES AFRICAINS QUI REVENONS DE LOIN

Bel acceuil !

8 octobre 2004

Bon, apparement, tout a l'air de bien aller... il

Bon, apparement, tout a l'air de bien aller...

il me semble même voir un pot de Nutella sur la table !

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